L’article L.1110-5 du Code de la Santé publique prévoit que « toute personne a le droit de recevoir des soins visant à soulager sa douleur. Celle-ci doit être en toute circonstance prévenue, évaluée, prise en compte et traitée. »

Quand on parle de douleur à l'hôpital de quoi s'agit-il ?

Il peut s'agir d'une douleur liée à la maladie qui amène le patient à l'hôpital, mais aussi parfois de douleur occasionnée par des actes diagnostiques (prise de sang, ponction, etc...) thérapeutiques (pansements, douleur post-opératoire, etc...), ou par une mobilisation, un transport.

A qui en parler ?

Si vous craignez d'avoir mal, il est possible d'en parler au médecin ou à l'infirmière qui vous reçoit ou qui vous explique les examens et soins prévus. Il est souhaitable de signaler une douleur dès qu'elle apparaît, sans attendre qu'elle soit trop forte, de jour comme de nuit, pour que toutes les mesures soient prises rapidement. Vous pouvez bien sûr en parler à n'importe quel soignant qui alertera rapidement l'infirmière ou le médecin.
Il n'est pas nécessaire d'attendre la "visite" par exemple, ou même le "tour" de l'infirmière ; ne laissez pas la douleur s'installer. Nous réagissons tous différemment à l'idée d'avoir mal et nous ne tolérons pas la douleur de la même façon, car elle ne fait pas intervenir que le corps. Les soignants sauront vous écouter et vous proposer une solution adaptée à votre situation médicale mais aussi à votre ressenti, votre vécu personnel.

Quels dispositifs antidouleur existent au CHU ?

Les soignants donnent d'abord des explications sur la maladie ou le soin, en rappelant que la douleur n'est pas une fatalité, que toute l'équipe y est sensibilisée et est formée pour l'évaluer et y réagir efficacement.
Les équipes essayent d'anticiper les douleurs prévisibles et limitent ou regroupent les actes douloureux (une prise de sang au lieu de 2 par exemple).

Pour lutter contre la douleur, toute une panoplie de moyens est à notre disposition, en fonction de la situation du patient, de son état de santé antérieur, de la cause de la douleur et de son type :

  • Médicaments antalgiques par la bouche ou en perfusion (du paracétamol de votre pharmacie familiale jusqu'à la morphine)
  • Crème ou spray anesthésique
  • Techniques d’anesthésie locale
  • Gaz que l’on administre par un masque
  • Autres médicaments habituellement utilisés pour soigner l'épilepsie ou la dépression par exemple, ont aussi fait la preuve de leur efficacité dans certaines douleurs, ne soyez pas surpris !
  • Techniques non-médicamenteuses dans certains cas particuliers : relaxation, massages, hypnose, chaud, froid, etc...
  • La prise en charge de l’anxiété fait bien sûr partie de l’arsenal thérapeutique

Ces différents moyens peuvent bien sûr être associés, et même utilisés en prévision d’un acte douloureux, c'est la "prémédication". Nous sommes soucieux de mettre en oeuvre tout ce qui est possible pour prévenir et soulager la douleur, même si nous ne pouvons pas garantir, dans toutes les situations, l’absence totale de douleur.

En bref

Créée en 1999 au CHU de Reims, la Commission Douleur et Soins Palliatifs a pour mission de sensibiliser tous les soignants à reconnaître la douleur et à participer, selon leur fonction, au soulagement du patient.
Il s'agit de reconnaître, d'évaluer, prévenir et traiter la douleur. En pratique, le CLUD coordonne les actions, recueille les informations cliniques et les besoins de l'établissement, afin de proposer une stratégie cohérente et adaptée devant aboutir à la prise en compte effective de toutes les douleurs.
Promoteur d'une véritable "culture douleur" à l'intérieur comme à l'extérieur de l'établissement, la Commission Douleur et Soins Palliatifs met en oeuvre un ou plusieurs projets d'action, en se fondant sur des standards reconnus (protocoles, recommandations, outils d'évaluation, etc...) de façon à ce que la prise en charge de la douleur devienne une attitude systématique.