Détail de l’étude et résultats

Cette étude à comparé l’intérêt d’associer à la radiothérapie classique une chimiothérapie concomitante (fluorouracil et mitomycine C) chez 360 patients. Elle a mis en évidence une efficacité locale de 67% à deux ans lorsque la chimiothérapie était utilisée contre 54% sans chimiothérapie soit une diminution de 28% du risque de récidive. Après cinq ans de suivi, 48% des patients étaient vivants dans le groupe chimiothérapie concomitante contre 35% dans le groupe radiothérapie seule soit une diminution du risque de décès de 20%. On observait aussi une diminution du risque de décès spécifique par cancer de 20%.

Cette chimiothérapie concomitante était toutefois responsable d’un taux d’effets secondaires de grade 3 et 4 plus élevé (36% versus 27,5%) pendant le traitement mais pas après.

Cette étude confirme donc l’intérêt d’associer une chimiothérapie concomitante à la radiothérapie.

Quel protocole a été utilisé ?

La dose de radiothérapie délivrée était de 55 Gy en 20 fractions sur 4 semaines ou 64 Gy en 32 fractions sur 6,5 semaines. Le Fluorouracil était administré en perfusion continue de 500 mg/m² de surface corporelle par jour pendant 10 jours (lors des séances 1-5 et 16-20), le plus souvent à domicile. La mitomycine C était injectée une fois en bolus de 12mg/m² de surface corporelle lors de la première séance.

Commentaires

L’intérêt de ce type de chimiothérpie est qu’il est adapté à des patients présentant une insuffisance rénale modérée, ce qui est souvent le cas pour ces patients. Elle permet ainsi une radiosensibilisation de la tumeur. La cisplatine, molécule la plus efficace pour détruire les cellules cancéreuses vésicales, est moins adaptée car elle nécessite une fonction rénale non altérée et nécessite un suivi plus rapproché et n’est pas adapté à une prise en charge ambulatoire.

Conclusion

L’association d’une chimiothérapie par fluorouracile et mitomycine C à la radiothérapie pour le traitement des tumeurs de vessie infiltrant le muscle permet une amélioration significative de l’efficacité du traitement de l’ordre de 20 à 30 %.