L'impression 3D

Les techniques d'impression en 3 dimensions ont fait d'immenses progrès ces dernières années et se démocratisent. Cette technologie consiste à appliquer différentes couches d'un ou de plusieurs matériaux comme du plastique, du métal, et même des tissus biologiques.  L'impression 3D permet donc de réaliser des objets de formes et de matières diverses et de réaliser des objets qu'il n'est pas possible de réaliser avec les techniques de l'industrie moderne. Les premiers modèles d'imprimantes 3D coûtent aujourd'hui moins de 1000 euros et plus de 400 matériaux sont aujourd'hui disponibles sur le marché. Chaque jour de nouvelles utilisations voient le jour. Les technologies actuelles permettent même d'envisager l'impression de vrais organes ou de structures osseuses et c'est une véritable révolution industrielle qui se profile dans le domaine.
Un outil permettant de reproduire l'anatomie réelle des patients
Nous avons ainsi étudié les possibilités de l'impression 3D en urologie et plus particulièrement dans la réalisation de modèles d'organes permettant au chirurgien urologue de visualiser avant l'opération l'anatomie d'un patient donné. La création de modèles plus vrais que nature et surtout personnalisés permettrait de s'exercer autant de fois que nécessaire à une intervention chirurgicale pour un patient donné.
Nous avons ainsi dans le service d'urologie du CHU de Reims utilisé les images du scanner d'une patiente ayant un cancer du rein afin de construire un modèle en taille réelle et en 3D.

Un outil de formation innovant

Le processus est relativement simple et ce premier modèle a permis de repérer plus facilement cette lésion tumorale lors de l'intervention. Suite à la réalisation de ce premier modèle de tumeur simple, les prochaines étapes consisteront en la réalisation de modèles plus complexes prenant en compte la vascularisation intra-rénale et les structures anatomiques urinaires. Enfin, nous envisageons également la réalisation de modèles permettant leur dissection (découpe avec des instruments chirurgicaux) afin d'offrir au jeunes chirurgien un outil d'apprentissage et de mise en situation de cas complexes qu'il n'est aujourd'hui pas envisageable d'opérer avant d'avoir acquis une grande expérience. La courbe d'apprentissage pourrait ainsi être accélérée et permettre aux jeunes chirurgiens d'être plus rapidement opérationnels pour des interventions complexes sur lesquelles ils auront pu s'exercer au préalable.