Semaine nationale de la dénutrition 2020


Organisée par le collectif dénutrition en partenariat avec le Ministère des solidarités et de la santé, le Plan National Nutrition Santé et la Mutualité Française, la première semaine nationale de la dénutrition se déroule du 12 au 19 novembre 2020. L' occasion pour le Comité de Liaison en Alimentation et Nutrition (CLAN) de Reims d'aborder ce sujet et de sensibiliser le grand public ainsi que les professionnels de santé à cette maladie silencieuse. On estime aujourd'hui à près de 2 millions de personnes qui souffrent de dénutrition. 

 

 

QU'EST-CE QUE LA DÉNUTRITION ?

La dénutrition est un état pathologique se caractérisant par un déséquilibre de la balance énergétique.  C’est-à-dire une insuffisance des apports au regard de nos besoins nutritionnels. Les patients atteints de dénutrition souffrent d’une déficience immunitaire aiguë qui peut conduire à de nouvelles infections, à d’autres complications et parfois même jusqu’à la mort. Une personne est donc dénutrie lorsqu'elle ne mange pas assez par rapport à ses besoins et dans la plupart des cas sans s'en rendre compte.  

Chez les enfants et les adultes jeunes, une pathologie sévère est le plus souvent impliquée : cancer, mucoviscidose, pathologies digestives, insuffisance rénale, respiratoire, hépatique ou cardiaque, brûlures étendues, anorexie mentale…

Chez les personnes âgées, ces mêmes pathologies sont retrouvées, mais elles rentrent souvent dans le cadre de la polypathologie et polymédication, avec des troubles de la mobilité, des troubles cognitifs, une dépendance, des troubles buccodentaires ou un isolement social.

On estime à 2 millions le nombre de personnes souffrant de dénutrition en France.

  • A l’hôpital 
    • 1 enfant hospitalisé sur 10
    • 20 à 40% des adultes (notamment 40% des patients cancéreux)
    • 50% des personnes âgées hospitalisées
  • En EHPAD 
    • 30% des résidents (soit 250 000 personnes)
  • A domicile 
    • 4 à 10% des personnes âgées (soit 400 000 personnes)

La gravité de la dénutrition tient à l’importance de la fonte musculaire. Celle-ci est difficilement mesurable précisément en pratique clinique, mais est très corrélée à la perte de poids totale. La perte de poids est l’indicateur le plus sensible de la dénutrition, qu’elle survienne chez une personne mince, de poids normal ou obèse. Les obèses dénutris sont les personnes qui présentent à la fois un excès de masse grasse et un déficit de masse musculaire. L’indice de masse corporelle (IMC) ne contribue au diagnostic de dénutrition que lorsqu’il est < 18,5 chez l’adulte et < 21 chez la personne âgée. Un IMC supérieur à ces seuils n’exclut pas la dénutrition. L’hypoalbuminémie est un marqueur pronostique puissant de la dénutrition.

Quelles en sont les conséquences ?

La dénutrition a des conséquences concrètes mesurables. Le risque de complications médicales et chirurgicales augmente. Les infections nosocomiales sont trois fois plus fréquentes chez les malades sévèrement dénutris que chez les non dénutris. Le délai de cicatrisation des plaies s’allonge, la récupération fonctionnelle est ralentie. Enfin, on constate une augmentation de la durée de séjour à l’hôpital, des réadmissions non programmées et de la mortalité.

La connaissance et le suivi de la pathologie qu’est la dénutrition requiert une connaissance dynamique des marqueurs qui la composent : l’âge, le poids, la taille des personnes, mais surtout un suivi de ces données dans le temps. C’est cette combinaison qui permettra d’identifier les signes précurseurs de la dénutrition. Car c’est au début de l’installation de la dénutrition, lors des premiers kilos perdus, qu’il est le plus aisé d’inverser la tendance. 

La prise en charge nutritionnelle a pour objectif une augmentation des apports alimentaires protéino-énergétiques chez un malade qui a peu d’appétit. Cette prise en charge diététique et la prescription de compléments nutritionnels oraux ont montré leur efficacité pour améliorer les apports alimentaires et le poids, réduire les complications et limiter les hospitalisations, sans augmenter les coûts de santé.

Ainsi, la dénutrition est fréquente, a un impact important sur la santé et la qualité de vie des citoyens et grève les coûts de santé. Les outils de dépistage et de diagnostic sont simples, et la prise en charge est efficace. Pour autant, elle reste une maladie silencieuse, très insuffisamment dépistée par les professionnels de santé et par conséquence insuffisamment prise en charge, ce qui représente indiscutablement une perte de chance pour beaucoup de malades.